Les passeports ou billets sanitaire depuis des siècles

Publié le par Jean-Claude Drion

 L'histoire étant l'une de mes nombreuses passions, voici un petit résumé historique de ce fameux passeport (aujourd'hui sous forme numérique) mais en fait on a rien inventé.

(source wikipédia)
 

Moyen âge et âge classique

Billet de santé de 1637, attestant l'absence de peste à Avignon pour le voyageur en partance.

Les passeports ou billets sanitaire depuis des siècles

La quarantaine est apparue au moyen âge comme méthode maritime pour limiter la propagation de la peste noire (1347-1352). Par conséquent, il a également été nécessaire de fournir des documents attestant qu'un navire pouvait être accueilli dans un port. Ce système apparait progressivement en Italie du Nord, dans la deuxième moitié du xive siècle, et s'étend à d'autres ports comme Marseille. Un navire qui embarque d'un port indemne est doté d'une patente nette qui lui permet de débarquer immédiatement, sinon il est considéré comme ayant une patente brute, en devant subir une quarantaine

Autour de 1400, toujours en Italie du Nord, une coopération régionale s'établit entre plusieurs villes de Lombardie, pour instaurer la pratique de certificats individuels pour les voyageurs terrestres. Une ville comme Mantoue délivre aux voyageurs en partance un bolletini di sanita attestant qu'ils partent d'une ville saine, et exige l'équivalent pour ceux qui arrivent.

Les commentateurs français et anglais critiquent ou ridiculisent cette institution encore mal connue dans le reste de l'Europe. L'anglais John Evelyn l'interprète comme une « marque de jalousie » des cités-états italiennes entre elles, et Fynes Moryson comme un moyen d'espionnage commercial. De son côté, Michel de Montaigne la considère comme une simple mesure fiscale sur les voyageurs.

Les passeports ou billets sanitaire depuis des siècles

Un laissez-passer de santé italien (fede di sanità) pour voyager en temps de peste, 1722.

En dehors de l'Italie, le billet de santé apparait d'abord en Provence à Brignoles (1494) puis à Orange (1501). Ces villes interdisent l'entrée aux étrangers qui en sont dépourvus. Cet usage se répand peu à peu vers le Dauphiné, le Languedoc et la Catalogne : Grenoble (1521), Montélimar (1530), Apt (1542), Toulouse (1557).

Au xvi ème siècle, le billet de santé est exigé en Espagne d'abord à Barcelone, en Flandre à Anvers, et en Angleterre à York. Il faut près d'un siècle pour que la mesure se généralise à l'échelle d'un pays. Par exemple en France : Lyon (1582), Saint-Malo (1584), à Paris on ne parle de billet de santé qu'à partir de 1619.

Il existe des faussaires qui fabriquent, vendent ou utilisent des faux billets. Aussi, pour limiter la fraude, les premiers billets manuscrits sont remplacés par des billets imprimés avec des motifs. Ainsi plusieurs États italiens ont délivré des fedi di sanità pour exempter de quarantaine leurs détenteurs.

A l'est de Cherbourg face à Saint-Vaast-la-Hougue, l'ile de Tatihou à été choisie en 1721 pour effectuer les quarantaines des équipages et des marchandises venant de la mer du Nord ou de la Méditerranée. Cet ensemble sanitaire fonctionne jusque dans les années 1860.

Avant la seconde guerre

Les passagers de bateaux pouvaient recevoir un passeport sanitaire contenant le nom du passager et la commune de destination. Ce système ne provoque qu'une sécurité illusoire. Ce livret est individuel ou familial et doit être présenté au jour d'arrivée dans la commune. L'utilisation du passeport sanitaire est soumis à une quarantaine d'une huitaine de jours, de 7 à 9 jours.

En 1908, les voyageurs entrant en France métropolitaine sont soumis au passeport sanitaire à l'exception des voyageurs à destination de Paris où un poste médical est établi dans chaque gare.

Le passeport sanitaire n'est pas donné aux émigrants, pèlerins et voyageurs qu'il est prudent de garder en observation.

Seconde moitié du vingtième siècle

Le Certificat international de vaccination (carte jaune) est un certificat de vaccination et de prophylaxie, et non d'immunité. Le document est resté largement inchangé depuis son adoption par la Convention sanitaire internationale de 1944. Le certificat est le plus souvent associé à la fièvre jaune, mais il est également utilisé pour suivre la vaccination contre d'autres maladies.

Vingt-et-unième siècle

L'un des premiers défenseurs des passeports d'immunité pendant la pandémie de COVID-19 était Sam Rainsy, le chef de l'opposition cambodgienne. En exil et en confinement à Paris, il a proposé des passeports d'immunité comme moyen d'aider à relancer l'économie dans une série d'articles qu'il a commencé en mars 2020 et publiés dans The Geopolitics et The Brussels Times. Les propositions ont également été publiées en français. L'idée est devenue de plus en plus pertinente à mesure que les preuves d'une immunité acquise durable devenaient claires.

 

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